“HAMLET”
Jean-Louis Claret, Sébastien Lefait
Jacques Rancière définit le théâtre comme le lieu de la visibilité de la parole. Le Prologue d’Henry V invite toutefois à nuancer cette affirmation car il demande aux spectateurs d’aller au-delà de la représentation en leur enseignant à voir ce qu’ils imaginent : le regard physique doit donc céder la place à l’œil de l’esprit. Un spectacle ‘invisible’ se joue donc devant le public et, dans Hamlet, les événements qui se jouent à la Cour d’Elseneur le rendent plus complexe encore. En simulant la folie, par exemple, Hamlet souhaite accéder à une forme d’invisibilité métaphorique. L’invisible se manifeste – paradoxalement – de plusieurs manières dans Hamlet – le visage absent de Yorick en est une autre forme – et un personnage en particulier peut être considéré comme l’incarnation de cette présence mystérieuse qui hante la tragédie de Shakespeare.