Nathalie Cochoy et Sophie Vallas (coord.) Disparitions. Littérature et arts américains / Disappearances. American Literature and Arts. Caliban n°56 (2016), Toulouse : Presses universitaires du Midi, 2017. ISBN 978-2-8107-0480-4. 22.00 €. 190 p.
Ce volume s’intéresse aux formes de la disparition dans la littérature et les arts américains. Lacérés ou ponctués de blancs et de silences, de blessures et de béances, de traces et de cicatrices, la littérature et les arts américains montrent et dissimulent l’absence. L’évanescence du sens, les secrets intimes ou les hantises collectives apparaissent dans les romans, les nouvelles ou les constructions artistiques sous la forme de manquements manifestes du voir et du dire, mais aussi sous la forme de rumeurs, de recommencements et de redites. Ainsi, la réflexion de l’écriture et des arts sur les limites de la vision entrelace au regret une forme de reconnaissance des vertus émerveillantes de l’invisible — les mystères de l’inconnu, la nature insolite de l’ordinaire. Car si depuis ses origines, la littérature américaine ne cesse de scruter, avec inquiétude ou ferveur, les signes et les dessins d’un territoire fuyant à perte de vue, elle se surprend aussi à transmuer la fuite du sens en source d’attention fébrile et d’inventivité ravie. De même, en devenant cette image paradoxale qui nomme la mort, la disparition s’esquisse non seulement comme l’expression d’un deuil, mais aussi comme un mode de continuation, d’habitation de la vie.
This volume explores forms of disappearance in American literature and the visual arts. Punctured or punctuated by blanks and silences, by open wounds and gaping holes, by marks and scars, American literature and arts reveal and conceal absence. Evanescent meaning, close-guarded secrets or collective fears all feature in novels, short stories or artworks as conspicuous failures of perception and expression, but also as rumours, repeated beginnings and recurrences. The ways in which writing and visual art forms question the limits of perception are thus a splicing of sorrow and an acknowledgement of sorts of the capacity for wonder of the invisible : the mysteries of the unknown, the eeriness of the everyday. Although with restless zeal American literature has always scrutinized the figurations of an “unhandsome” territory (Emerson) vanishing from view as far as the eye can see, it also, surprisingly, transmutes the elusiveness of meaning into an object of fervid attention and a source of enraptured inventiveness. Moreover, while becoming a paradoxical figure of death, disappearance comes to express not only bereavement but also to emerge as a way of continuing, a way of inhabiting life.
Lien vers l’éditeur : http://pum.univ-tlse2.fr/~no-56-Disparitions-Litterature-et~.html#