CARADEC Julian

Formation initiale

• 2017 : Obtention d’une licence en études anglophones à l’université Toulouse 2 Jean Jaurès • Mémoire sous la direction de Mme Nathalie Cochoy “Phantom Pains : Death and Dread in Raymond Carver’s What We Talk About When We Talk About Love, Cormac McCarthy’s The Sunset Limited and Sylvia Plath’s The Bell Jar”. 
• 2019 : Obtention d’un master en études anglophones à l’université Toulouse 2 Jean Jaurès (Mention Bien) • Mémoire sous la direction de Mme Nathalie Cochoy : “The Final Contrary. The Death and Suffering of Children in Cormac McCarthy’s The Road and Russell Banks’ The Sweet Hereafter”
• 2021 : Obtention de l’agrégation d’anglais (rang 68)

Thèse

« Valeurs de la souffrance et de la mort de l’enfant dans la littérature contemporaine des États-Unis. » Sous la direction du Pr. Sophie Vallas.

Ce projet de thèse se donne pour tâche de considérer le motif littéraire de la mort et de la souffrance littéraire dans la littérature américaine contemporaine aux prismes croisées de plusieurs disciplines. Il s’agit d’observer la notion de valeur attachée à la souffrance et la mort infantiles en cherchant à déterminer ce qui est, de toute évidence, perdu, et peut-être aussi créé, lorsqu’un enfant souffre et meurt. La polysémie du terme « valeur » permet d’explorer les ramifications sociologiques, politiques mais également économiques de ces événements considérés, dans nos sociétés modernes, comme parmi les plus insupportables. Le postulat de départ de ce projet fait sien l’inconfortable constat que la souffrance ou la mort d’un enfant dans nos sociétés contemporaines résultent parfois et sont toujours partie prenante d’un fonctionnement social et politique au cœoeur duquel se trouve un système de valeurs que l’événement, dans un premier temps, interroge, mais qu’il peut également contribuer à perpétuer. Le corps souffrant et le cadavre de l’enfant sont tout d’abord porteurs d’une valeur symbolique violente. L’image représente une aberration dans le cours naturel d’une vie. Ce corps désacralisé ne peut rester simple image : il met en accusation le monde qui l’entoure et qui l’a vu souffrir et mourir – qui l’a peut-être même autorisé à cela. Le corps de l’enfant devient ainsi un terrain herméneutique devant faire l’objet d’une autopsie afin de déterminer les causes du décès – immédiates, d’abord, et globales ensuite. En second lieu, c’est le système de valeurs morales d’une société qui est forcément mis en accusation par la mort infantile. Le scandale de cette mort ne peut que tenir en échec les tenants idéologiques, religieux et moraux de la société au sein de laquelle elle a eu lieu. Finalement, c’est la valeur économique de l’enfant mort qui sera étudiée. Dans certaines des oeœuvres du corpus, si un enfant peut mourir à cause de raisons économiques (pauvreté, dénuement, économies réalisées sur la sécurité qui lui est due…), sa mort peut elle-même produire une valeur. Les enfants victimes d’inceste, ceux qui sont dévorés par des cannibales ou ceux dont la mort déclenche des poursuites pour dommages et intérêts participent tous d’une logique économique dans laquelle ils sont littéralement consommés dans divers processus de jouissance et de profit. C’est donc à travers l’exploration du terme « valeur » que j’entends déployer l’analyse de ces champs dans ce projet de thèse.