Les Voix de silence. La Lettre écarlate et les récits d’esclaves

Suzanne Fraysse Les Voix de silence. La Lettre écarlate et les récits d’esclaves L’Harmattan. Coll. L’aire anglophone ISBN : 978-2-296-08672-2 • 25 € • 260 pages

Au plus fort de l’agitation abolitionniste, Hawthorne publie La Lettre écarlate où il manifeste son indifférence à la question de l’esclavage. Celle-ci cependant fait retour dans son texte, au travers des nombreuses métaphores et préoccupations qu’il emprunte plus ou moins directement aux récits d’esclaves qui prolifèrent à l’époque. Le roman se lit alors comme une lettre ouverte aux abolitionnistes dans laquelle, au moment où le débat sur la Fugitive Law fait rage, Hawthorne affirme la nécessité de se soumettre à la loi, aussi injuste soit-elle.
Comment comprendre qu’un roman aussi politiquement incorrect ait pu devenir un classique ?
La réponse tient sans doute aux ambiguïtés du plaidoyer de Hawthorne, manifestement fasciné par le personnage d’une femme rebelle qui, par son silence, résiste à la parole que tentent de lui imposer les puritains. Au bout du compte, Hester pourrait bien devenir emblématique de ces narrateurs noirs qui, à l’époque, tentent de se libérer des contraintes discursives que les abolitionnistes font peser sur eux.
Le silence de Hester ne ferait-il pas entendre d’autres voix que celles du conservatisme ?

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