SCHIANO-LOCURCIO Claire

Thèse

« ‘Pauvres des biens terrestres, elles seront riches des grâces divines’ : la pauvreté des clarisses anglaises exilées, 1609-1750 », 

Sous la direction de Mme Laurence Lux-Sterritt (MCF, HDR), soutenue le 26 juin 2024. 

Composition du jury :  

Anne Page, Professeure à Aix-Marseille Université (Présidente du jury). 

Claire Gheeraert-Graffeuille, Professeure à l’Université de Rouen (rapporteuse).

Rémy Bethmont, Professeur à l’Université Paris 8 (rapporteur).

Luc Borot, Professeur émérite à l’Université Paul Valéry. 

Aude de Mézérac-Zanetti, Maîtresse de Conférences à l’Université de Lille. 

Résumé 

En 1609, la religieuse Mary Ward fonde, à Gravelines, le premier couvent de clarisses exclusivement réservé aux religieuses de nationalité anglaise. Plus tard, cette première communauté essaime trois autres établissements à Dunkerque (1625), Aire-sur-la-Lys (1629) et Rouen (1644). Ce faisant, les clarisses anglaises participent, aux côtés des dix-huit autres couvents anglais installés en exil, à la restauration du monachisme anglais et à la préservation du catholicisme menacé sur leur sol natal.

Cette thèse se propose de nuancer l’historiographie des couvents anglais qui entretient la théorie selon laquelle l’exil et l’anglicité sont les éléments définitoires et distinctifs de leur identité. Elle démontre qu’au cœur de l’identité des clarisses anglaises, le concept de stricte pauvreté joue un rôle tout aussi important que l’exil ou le caractère national. La pauvreté est un vœu commun à tous les couvents de femmes ; pourtant, chez les clarisses anglaises, il s’agit d’une richesse qu’elles entretiennent, façonnent, revendiquent. Ainsi, elle est un élément qui les démarque de leurs coreligionnaires exilées et de leurs consœurs continentales. 

Par le prisme de la pauvreté, ce travail explore le processus de fondation de ces communautés en exil, leur modèle économique, la nature de leurs effectifs, les conflits qui émergent au sein du cloître, mais aussi leurs productions littéraires et leur spiritualité. 

Approche et méthodologie 

Cette étude se situe à la croisée de l’histoire religieuse, sociale et de l’histoire du genre. Afin de réévaluer la singularité longtemps attribuée aux Anglaises, cette thèse analyse, en contrepoint, les communautés de clarisses françaises établies dans les régions voisines. Ce travail se propose de participer à établir un dialogue entre les historiographies anglaise et française sur le monachisme féminin. En effet, ces deux historiographies se sont développées en parallèle, mais n’ont convergé qu’en de rares occasions. Cette démarche comparative permet donc de mobiliser les apports des deux traditions afin de nuancer, compléter, infirmer ou affirmer des caractéristiques attribuées aux religieuses anglaises. 

Corpus de sources primaires

Le socle de cette étude est constitué d’un corpus de sources primaires aussi riches que variées. Le corpus de documents manuscrits mobilisé pour ce travail de doctorat se compose de presque 9000 feuillets, auxquels s’ajoutent les documents imprimés. La thèse repose également sur des documents iconographiques tels que des tableaux et des plans des couvents, mais prend aussi en compte la dimension matérielle de la vie contemplative des religieuses en incluant, au fil de l’analyse, les objets liturgiques, ainsi que les productions manuelles des clarisses (canivets, marqueterie de paille). 

Formation initiale

• Master 2 Recherche Études du Monde Anglophone, spécialisée en civilisation et littérature,  Aix-Marseille Université.
• Mémoire de M2 en civilisation britannique : « Catholicisme en exil: impact des influences individuelles dans le façonnement des singularités des communautés anglaises », sous la direction de Mme Laurence Lux-Sterritt (MCF, HDR)
• Travail Encadré de Recherche M1 en civilisation britannique : « The Female Body in Early Modern English Catholicism: Aspects of Female Lived Spirituality », sous la direction de Mme Laurence Lux-Sterritt
• Licence LLCE Anglais, Aix-Marseille Université 

Directrice de thèse

Laurence Lux-Sterritt (AMU, LERMA)